Les pays où les hackers sont les plus prisés dans le monde

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Un pays n’a pas besoin d’être une superpuissance pour faire émerger des hackers dont les prouesses laissent pantois. Les frontières n’existent plus vraiment dans le cyberespace, mais certains territoires, eux, signent leurs exploits d’une marque bien reconnaissable. Entre admiration et inquiétude, la réputation de ces virtuoses du piratage dépasse largement l’univers feutré des initiés.

Les pays les plus représentés dans le hacking

Depuis des années, des groupes et figures isolées venus de partout bouleversent l’équilibre de la cybersécurité mondiale. Prenez la Russie : ce pays s’est imposé comme une référence dès qu’il s’agit de piratage sophistiqué. Le collectif Turla, par exemple, a conçu le malware Snake, une arme redoutable qui s’est infiltrée dans des réseaux institutionnels européens jusqu’alors considérés comme imprenables. Difficile aussi d’ignorer le parcours d’Evgeniy Mikhaïlovitch Bogachev, toujours dans le viseur du FBI pour l’invention du virus Gameover Zeus, ou celui de Vladimir Levin, qui s’est attaqué à Citibank, expérience qui lui a coûté trois ans de détention.

De l’autre côté du globe, la Corée du Nord n’a rien à envier aux géants du secteur. Le Lazarus Group défraie la chronique : près de 1,2 milliard de dollars subtilisés, surtout par le biais de plateformes de cryptomonnaie. Leur méthode n’a rien d’artisanal : organisation, audace et une capacité à déstabiliser les marchés financiers mondiaux qui donne des sueurs froides aux régulateurs.

L’Europe aligne aussi ses têtes d’affiche. Le Britannique Gary McKinnon s’est introduit dans les systèmes de la NASA et de l’armée américaine, échappant de justesse à l’extradition grâce à un argument médical. Les noms de Matthew Bevan et Richard Pryce évoquent encore l’épisode de 1996, où leur intrusion dans des réseaux militaires aurait pu virer à la catastrophe diplomatique.

Les États-Unis ne sont pas en reste. Kevin Mitnick a réussi à pénétrer les défenses de systèmes réputés inviolables, dérobant des logiciels confidentiels avant d’écoper de cinq ans derrière les barreaux. Albert Gonzalez a pour sa part orchestré des vols massifs de données bancaires, récoltant vingt ans de prison et une place de choix dans le panthéon du cybercrime.

Pour mieux cerner ces acteurs et groupes qui ont marqué l’histoire du hacking, voici quelques exemples marquants :

  • Turla : concepteur du malware Snake
  • Lazarus Group : responsable de détournements massifs de cryptomonnaies
  • Evgeniy Mikhaïlovitch Bogachev : créateur du virus Gameover Zeus
  • Gary McKinnon : auteur de l’intrusion dans les réseaux de la NASA et de l’armée américaine
  • Albert Gonzalez : spécialiste du piratage de cartes bancaires

Chaque pays a vu émerger ses prodiges du code, ces profils hors-norme qui, à force de ténacité et de flair, ont poussé les institutions à revoir d’urgence leur stratégie de défense numérique.

Les caractéristiques des hackers par pays

En Russie, les hackers brillent par leur ingéniosité. Les malwares russes, comme ceux de Turla, montrent une capacité à contourner n’importe quel système de protection. Bogachev reste insaisissable : il a mené des attaques d’ampleur sans jamais être capturé, et les autorités américaines continuent de traquer sa trace.

La Corée du Nord, elle, a bâti sa réputation sur l’efficacité et la discipline. Avec le Lazarus Group, les attaques prennent des allures de véritables opérations militaires : piratages de plateformes de cryptomonnaie, détournement de fonds, tout y passe. Chaque coup porté démontre une maîtrise technique rare, qui rend leur identification et leur arrestation particulièrement ardues.

En Europe, des hackers comme Gary McKinnon prouvent que même les systèmes les plus protégés, comme ceux de la NASA, peuvent s’avérer vulnérables face à une intrusion bien préparée. L’épisode Bevan-Pryce, en 1996, reste dans les mémoires comme le symbole d’une époque où une poignée d’individus pouvait menacer la stabilité internationale.

Aux États-Unis, les cas Mitnick et Gonzalez illustrent la diversité des méthodes : Mitnick s’est rendu célèbre par ses intrusions dans le NORAD et chez Pacific Bell, tandis que Gonzalez a exploité les failles des systèmes de paiement pour accumuler un butin colossal, au prix d’une condamnation particulièrement lourde.

Pour offrir une vision synthétique des profils nationaux dans le hacking, ce tableau récapitule les parcours et exploits majeurs :

Pays Hackers célèbres Exploit remarquable
Russie Turla, Evgeniy Mikhaïlovitch Bogachev Malware Snake, Gameover Zeus
Corée du Nord Lazarus Group Vols de cryptomonnaies
Europe Gary McKinnon, Matthew Bevan, Richard Pryce Piratage de la NASA, réseaux militaires
États-Unis Kevin Mitnick, Albert Gonzalez Piratage de NORAD, cartes bancaires

Les différences de méthodes et de motivation dessinent une cartographie du cybercrime où chaque région impose sa signature, rivalisant d’imagination pour prendre le dessus sur les défenses adverses.

hackers  drapeau

Les hackers les plus célèbres et leurs origines

Certains noms dépassent les frontières et traversent les époques. Ils incarnent, parfois malgré eux, ce territoire trouble où l’intelligence technique flirte avec l’illégalité. Gary McKinnon, sujet britannique, s’est fait connaître par ses piratages des serveurs de la NASA et de l’armée américaine, échappant de peu à l’extradition grâce à des raisons médicales.

Outre-Atlantique, Kevin Mitnick a durablement marqué l’imaginaire collectif. Après s’être introduit dans les réseaux du NORAD et de Pacific Bell, il a purgé sa peine avant de se réinventer en consultant en cybersécurité. Kevin Poulsen, autre figure américaine, a réussi à manipuler ARPAnet et même à truquer un concours radio, écopant de plus de quatre ans de prison pour ses exploits.

Adrian Lamo, également américain, s’est attaqué à Microsoft, Yahoo et au New York Times. Sa trajectoire a pris un virage inattendu lorsqu’il a dénoncé Chelsea Manning. Sa mort à Wichita reste entourée de mystère.

Julian Assange, à la tête de WikiLeaks, a bouleversé la diplomatie mondiale en publiant des milliers de documents confidentiels. Aujourd’hui, il est détenu dans une prison britannique, son sort suspendu aux décisions politiques internationales.

Albert Gonzalez a mené l’une des plus vastes campagnes de piratage de cartes bancaires jamais vues, accumulant une petite fortune avant de recevoir vingt ans de prison. Michael Calce, alias “Mafiaboy”, a neutralisé des géants comme CNN, eBay, Amazon et Yahoo, avant de se tourner vers la cybersécurité et de lancer DecentraWeb. Leurs parcours prouvent que l’univers du hacking n’a rien de prévisible.

En Russie, Vladimir Levin a déstabilisé Citibank et a passé trois ans en prison. Le groupe Turla, pour sa part, continue de faire parler de lui avec des attaques ciblées et son outil Snake, qui n’a pas épargné les réseaux gouvernementaux européens.

En Asie, le Lazarus Group, bras armé de la Corée du Nord, s’est approprié des centaines de millions en cryptomonnaies, démontrant que le cybercrime s’entrelace sans cesse avec les enjeux géopolitiques contemporains.

Dans l’ombre ou sous les projecteurs, ces figures du hacking dessinent une carte mouvante où l’audace, la technique et l’instinct redéfinissent constamment les lignes de défense. Ce jeu d’échecs mondial ne fait que commencer : le prochain coup de maître pourrait bien jaillir d’un pays que personne ne soupçonne encore.